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L'interview du mois : Welch x Edward Hardy


Le rappeur WELCH accompagné de son beatmaker Edward Hardy sont nos invités pour ce mois d'octobre ! Il sera question de rap, mais pas que. Car en effet, Welch n'est pas seulement rappeur, il dirige également toute la création visuelle autour de son projet, aussi bien sur les clips que sur la pochette de l'EP qu'il a réalisé lui même. Il nous présente "Je Plane", un EP 7 titres sorti le 30 septembre et entièrement produit par Edward Hardy.

- Quelles ont été tes influences pour cet EP ? A qui tu t'es identifié pour ce projet ?

Les influences, ou plutôt ce qui nous a inspiré pour la création de notre EP, c’est pas forcément du rap. Je quittais un groupe et j’avais besoin de revenir un peu vers moi, de faire ce qui me plait à moi, et de revenir un peu aux bases. Je viens du rock à la base, de la musique des années 60, j’aime les sons planants, j’aime The Doors par exemple. Je voulais vraiment donner cet effet planant à ma musique, avec des gros synthés etc. Edward Hardy s’est régalé sur les prods. Apres on s’est inspiré de petits détails qu’on trouvait kiffant dans ces courants là pour essayer d’amener ça dans notre rap. Les percus sont trap par exemple. Edward vient de la trance et de l’electro, j’aime beaucoup cette dynamique un peu « je m’en foutiste », « soixante-huitard ». Pourtant c’est du rap. On pourrait dire que c’est hippie si on se comparait aux autres.

- T’es indépendant ? Quelles structures te poussent, t’accompagnent ? Et qu’est ce qu’elles t’apportent ?


Ouais totalement indépendant. Je finance tout mes EP par un taff à coté. Ed’ produit tous les morceaux donc c’est sa part d’investissement. Les clips sont autofinancés, autoproduits, on finance tout. On est aidés par des structures, Paloma notamment, on a gagné des tremplins, la ville de Nimes nous a aidé aussi. Toutes les structures locales, style Da Storm, Raje forcément qui nous aide et qui nous fait de la promo quand on a des trucs qui sortent.

- Ton projet "Je Plane" sort le 30 septembre, est-ce un projet gratuit ou payant ? C’est un projet qui sera en écoute gratuite en streaming, on pourra le télécharger payant pendant une certaine durée. En fait, ce que je pense faire à chaque fois c’est que quand un EP va sortir, l’EP d’avant deviendra gratuit. On est dans une démarche où on a plus besoin de se faire connaître que de gagner de l’argent, et à choisir entre un produit que tu connais pas et que tu dois payer ou un que tu connais pas et qu’on te donne, il vaut mieux prendre celui qu’on te donne. Donc oui, il sera payant au début pour permettre aux gens de nous soutenir, et puis après derrière il sera gratuit lorsque un nouvel EP sortira.


- Ton avis sur les nouveaux moyens de se faire de l’argent quand t’es artiste ? ( Produits dérivés, Showcase, Concerts… )


On est en train d’expérimenter, je pense que ça peut être super comme ça peut ne pas du tout marcher. Quand tu te lances là-dedans pour faire de l’argent, tu te heurtes à la réalité du marché. C’est à dire que dans le rap, des mecs qui font des tee-shirt y’en a plein, des mecs qui font des casquettes y’en a plein, des mecs qui font des bonnets y’en a plein, donc certes on peut faire aussi tout ça parce que c’est là ou tu marges le plus, mais il fallait trouver l’objet fétiche qui nous démarque. Donc on a fait des grinders. J’essaie de voir pour faire des feuilles à rouler avec nos gueules dessus. C’est connoté c’est sur, mais au moins c’est pas quelque chose de fait et refait. Et on prends aussi l’exemple sur les très grandes marques, elles sont toutes parties d’un produit phare, Suprême avec leur pull encadré rouge, par exemple.. Nike avec les Air Max. En bref c’est cool de pouvoir avoir du revenu, mais si c’est pas fait intelligemment et que c’est fait trop street, genre avec ton nom sur ton tee-shirt et deux Kalashnikov, tu te démarques pas. Faut vraiment être original.

« Je finance tout mes EP par un taff à coté. Ed’ produit tous les morceaux donc c’est sa part d’investissement. Les clips sont autofinancés, autoproduits, on finance tout. »

- J’ai pu voir que tu avais participé à plusieurs tremplins, peux tu m’en parler?

Les tremplins ont été notre stratégie, la majorité des concerts qu’on a fait étaient des tremplins. Parce que c’était dans notre stratégie de développement, se confronter à des professionnels, jouer dans des grosses scènes. Ca permet de gagner des sous, de rencontrer des gens, mais faut pas faire les tremplins et être en pleine promo d’un projet. Faut que ça se fasse avant. Pour moi un tremplin c’est en préparatif d’un projet, tu le fais un an à l’avance. Si tu le fais pendant, ça te bloque, parce que si tu gagnes tu vas te retrouver avec de l’argent, des moyens de te développer, mais ton EP est déjà fini, il a une date de sortie prévue... tu te retrouves avec tout les moyens pour le booster mais c’est trop tard. En fait je pense que les tremplins doivent être fait à un moment précis de ta carrière. On fera un peu de tremplins nationaux cette année mais inch’allah l’année prochaine c’est fini.

- Tes visuels sont originaux, tes clips sont très soignés, j'ai l'impression que tu apportes beaucoup d'importance au côté visuel, je me trompe?

Du côté des clips, je suis réalisateur et je fais moi même mes clips en général. Vu que c’est pas moi qui filme, c’est moi qui réalise, qui écrit le scénario, qui monte… J’ai deux potes qui m’aident pour tourner, j’alterne en général entre les deux. Ma maitrise de mon image est particulière, je fais tout. J’ai une maitrise totale, et en même temps j’en ai aucune. Je n’ai pas le filtre d’un autre artiste sur mes compositions visuelles, j’ai pas de recul. Par exemple la pochette de mon EP pour n’importe qui c’est pas du rap. Et je pense que ça peut bloquer vis à vis de certaines personnes. Mais moi je trouve ça trop bien, dans ma démarche de dire ouais je suis un hippie, je veux pas faire comme les autres. J’ai une image maitrisée du fait que je sois réalisateur, photographe, graphiste… je sais ce qui est beau et je laisse libre court à mes envies.



- Vous êtes 2, mais je suppose qu’il y a une équipe de l’ombre derrière tout ce taff. Est-ce que tu peux m’en parler ?


On commence à se faire une petite équipe, y’a 2 caméramans, Maxime et Cyril qui m’accompagnent pour les clips, y’a Maxime qui nous aide à trouver des dates. Rien que ça avec moi, Ed et tout, ça fait une petite équipe de gens qui taffent sur le projet. Antonin aussi qui nous donne des petits coups de mains de temps en temps, qui nous conseille, qui nous aide. C’est un peu notre veille sur les tremplins, etc, il est au courant de tout ! Y’a la copine d’Edward qui fait un peu la secrétaire, elle répond aux mails, etc… Y'a 6Reine aussi qui nous assiste sur la promo, et avec qui on a fait plusieurs morceaux. Et pour moi c’est important de les reconnaitre ces gens là parce qu’en vrai ils taffent vraiment par passion. Tout ceux que j’ai cité ne sont pas rémunérés. C’est juste des mecs qui kiffent et qui veulent m’aider, et je rêverais de pouvoir les payer. On va taffer pour ça. La musique vécue toute seule, c’est carrément triste. - Quelle place tu accordes au beatmaker sur tes projets ?

Je place souvent une collaboration avec un beatmaker au même titre qu’un featuring. C’est un artiste à part entière. En fait je suis impressionné par ce que je ne sais pas faire, et je respecte le taff d’un autre quand je sais que je ne serais pas capable d’en faire autant. Ils le font très bien, ils méritent d’être au même niveau que moi. Sur le projet Elle, y’a 3 feats, c’est 3 productions en fait mais pour moi c’est une vraie collab’. Avec Ed’ on est carrément un duo, sur scène il back, quand on crée il a un droit de regard sur ce que j’écris, il me conseille… C’est important pour moi qu’il soit content de ce qu’on fait parce qu’il back sur scène, il monte sur scène avec moi. Il faut que le texte lui plaise, tout comme il faut que la prod me plaise. On essaie de fonctionner comme un duo. - En parlant de scène, tu as des dates de prévues prochainement ?

On a une date vendredi (29/09) qui arrive à la MOBA, on en a une le 3 novembre à l’ODB à Montpellier, Samedi (30/09) pour la sortie de l’EP à Game Taverne à Montpellier aussi. On a une date à L’instant T aussi à Nimes le 24 novembre. Pour l’instant c’est tout mais on attends des réponses pour d’autres dates. On commence à tourner pas mal. Cet été on a commencé à bosser avec un pote, Maxime, qui nous a aidé à rechercher des dates, la majeure partie des dates c’est lui qui les a trouvées. Il est en train de monter son asso, pour justement faire de l’accompagnement aux artistes, les aider, et il se débrouille plutôt bien. Il a organisé la release party, je l’ai un peu aidé mais c’est vraiment lui qui a tout fait.


- Tu as d'autres projets de prévu pour cette année ?


Un EP 3 titres est en préparation, les morceaux sont écrits, ça sortira quand ça sortira. (rires) On est toujours en retard, on va dire 2018. Ca va faire partie de notre stratégie de diffusion, là l’EP qui va sortir, "Je Plane" le 30 septembre, il en sortira plus des EP comme ça. On veut plus faire d’EP aussi long, on a mis 1 an et demi à le faire, à le travailler, à vraiment bosser les prods… et encore il est pas vraiment fini, y’a encore des clips à tourner… Y’a 95% du truc qui est fini, mais c'était long. On va essayer de faire des trucs plus courts, genre un EP sur 3 mois. On cherche aussi à donner de l’actualité en permanence. - On arrive à la fin de cette interview, est ce que tu aurais un message à faire passer, un conseil à donner ?

Si je pouvais donner un conseil, ce serait de rester motivé et de travailler dur. Si t'es motivé, tu peux finir astronaute. Un grand merci à Welch et Edward Hardy pour leur sympathie et leur disponibilité, vous pouvez retrouver l'EP "Je Plane" en écoute gratuite sur toutes les plateformes de streaming légales.

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